Les conduites addictives


Qu’est ce qu’une addiction ?

Le terme d’addiction recouvre les conduites de toxicomanie, d’alcoolisme et toutes celles entraînant une dépendance avec ou sans toxique.

On peut ainsi être addict aux aliments (boulimie) ou à l’absence d’aliment (anorexie), aux achats pathologiques, à des toxiques (alcool, tabac, haschich, héroïne, morphine, cocaïne, ecstasy, etc…), aux psychotropes, aux jeux y compris vidéo, à la sexualité, au travail, aux scarifications, à la relation amoureuse, voire à la culpabilité elle-même…..

Il est possible de définir des caractéristiques communes à tous ces comportements :

  • la compulsion
  • le maintien de ce comportement malgré les conséquences négatives
  • des préoccupations obsessionnelles concernant le comportement

Chez les adolescents :

Le problème de l’addiction commencerait à l’adolescence sous l’influence de la puberté et le flux d’excitations excessif qui empêche l’adolescent de « penser », le conduisant à « agir » en répétant un ou des comportements de façon récurrente. Ceci lui permet de se débarrasser de ses émotions pénibles, mettant comme un « écran de fumée » sur la quasi-totalité de son expérience affective.

Par ailleurs, la précocité de la rencontre avec les produits toxiques d’addiction est déterminante pour enclencher une dépendance et les difficultés de sevrage seront décuplées en proportion.

Il faut aussi souligner l’effet des facteurs sociaux et culturels sur l’intensification des conduites addictives. Par exemple, concernant les conduites alimentaires excessives (boulimie), la publicité télévisée joue un rôle spécifique qui a été démontré par l’AFSSA (agence française de sécurité sanitaire des aliments).

Quels profils de personnalité ?

Les facteurs pouvant jouer sur la conduite addictive regroupent plusieurs profils de personnalités :

  • celles qui cherchent des sensations
  • celles qui sont impulsives et instables dans leur capacité d’attention et en difficulté pour s’organiser ou trouver du plaisir dans le mode de vie quotidien
  • la faible estime d’eux-mêmes que peuvent avoir certains adolescents et préadolescents, leur faisant accumuler problèmes personnels et problèmes scolaires.

Pourquoi ces conduites addictives ?

Les mécanismes en jeu pour comprendre les conduites addictives sont très complexes et les recherches scientifiques en cours n’ont pas encore livrées toutes les réponses liées au phénomène de l’addiction.  Il est illusoire de penser que la seule connaissance des facteurs sociaux, chimiques ou comportementaux soit la clé pour comprendre et soigner le sujet addicté.

Il est cependant possible d’avancer que les conduites d’addiction altèrent les mécanismes de régulation des circuits cérébraux gérant le plaisir/déplaisir ou bien ceux impliqués dans la gestion des émotions. Mais ces altérations peuvent être consécutives à bien d’autres phénomènes qui engagent entre autres le narcissisme, le corps, les blessures ou fragilités psychiques en tout genre.

Comment j’organise mes interventions ?

En premier lieu, je m’intéresse à la singularité de chaque patient et à la douleur qui l’a conduit jusqu’à moi. Je privilégie une prise en charge centrée sur la personne et non sur la seule conduite addictive. Ainsi, nous tenterons ensemble de saisir les conflits, les souffrances et/ou drames cachés sous-jacents à ces conduites. Il est en effet impossible d’isoler les conduites addictives des angoisses d’abandon ou de séparation, des défenses mises en place contre des traumatismes précoces.

Sur les chemins de la résolution du comportement addictif, je me positionne en guide dans ce contexte où l’ambivalence et la motivation sont au cœur du processus de changement.